La forme en une autre s’en va, 2015                    
serpentine, marbre blanc de Carrare, marbre noir de Belgique
dimensions variables
« Vous êtes ici chez vous », La Ligne Bleue (24), 2024

Le travail de Pierre Fauret se présente comme un jeu combinatoire et organique de créations hybrides, un thème abordé en engendrant souvent un autre. Les œuvres tentent d’explorer l’état flottant de la métamorphose, l’indéterminable de la transition, le moment où « la forme en une autre s’en va »
Ce titre qui évoque un espace-temps tendu entre éphémère et infini, loi incessante du devenir, prend sa source dans ce poème de Ronsard, intitulé « Hymne de la mort » (1564) :

« Ce qui fut se refait, tout coule comme une eau
Et rien dessous le Ciel ne se voit de nouveau
Mais la forme se change en une autre nouvelle
Et ce changement-là, vivre au monde s’appelle
Et Mourir quand la forme en une autre s’en va.»

Dans une tentative de personnification, l’artiste humanise le monde minéral et révèle sa version du mythe de Sisyphe pour témoigner de l’absurdité des comportements humains envers son écosystème. Cet absurde se confronte à la beauté et la qualité du travail de taille des pierres, ces œufs précieux portant le poids des habitudes mortifères de la race humaine.
Madeleine Filippi & al., 2024